GUIDE DES BONNES PRATIQUES EN CAS DE
RENCONTRES AVEC LA FAUNE
POUR UNE COHABITATION HARMONIEUSE ET DURABLE AVEC LE CARIBOU DE LA GASPÉSIE ET LES AUTRES ESPÈCES MENACÉES OU VULNÉRABLES.
Quel est l’état de la population des caribous de la Gaspésie ?
La population de caribous de la Gaspésie est passée de 700 à 1500 individus au début des années 1950 à environ 30 individus en 2021. Les deux principales causes de son déclin sont associées au rajeunissement des forêts résineuses matures et aux prédateurs qui en bénéficient.
Pourquoi est-ce important d’adapter ses comportements en montagne pour contribuer à la conservation du caribou de la Gaspésie ?
Le caribou est ce qu’on appelle une espèce-parapluie, c’est-à-dire dont les exigences pour l’habitat sont telles qu’en assurant sa protection, on assure également la sauvegarde des espèces qui partagent le même écosystème.
Pourquoi est-ce que la cohabitation de la randonnée/course de montagne et du caribou est un défi de conservation ?
La pratique de la randonnée et course en sentiers, dans les habitats où les caribous se nourrissent, ruminent, élèvent les jeunes ou se reposent, peut surprendre et déranger les animaux qui se déplacent alors vers d’autres habitats. Ces habitats secondaires peuvent s’avérer sous-optimaux pour les caribous : moindre quantité de nourriture, moindre protection contre les intempéries.
De plus, ces déplacements conduisent à des dépenses énergétiques non essentielles pour les animaux et le temps qu’ils passent à se déplacer, les caribous ne le passent pas à se nourrir ou se reposer. Aussi, les déplacements augmentent le risque de rencontre avec les prédateurs.
Finalement, bien que chaque individu réagisse différemment, la présence humaine peut induire un stress et une hypervigilance ayant de multiples effets négatifs sur le métabolisme : troubles neurologiques, reproducteurs, perte d’appétit, retard de croissance...
Ce n’est pas la pratique de la randonné ou course en soit qui provoque le déclin de la population de caribous, mais elle s’ajoute aux autres causes de déclin de l’espèce (coupes forestières, prédation). Toutes les sources de dérangement se cumulent alors et réduisent la qualité de l’habitat des caribous.
Des efforts pour réduire chacune de ces sources sont donc essentiels et l’affaire de tous; chacun à notre niveau. Tous ensemble, en adaptant nos comportements aux avis en vigueur, nous pouvons contribuer à la sauvegarde de cette espèce emblématique de la région.
Les activités récréatives sont-elles seules à mettre en œuvre des mesures d’atténuation et des efforts de conservation pour réduire les impacts sur le caribou de la Gaspésie ?
Non. Par exemple, des mesures sont imposées à l’industrie forestière depuis 2019, notamment par l’interdiction d’effectuer des récoltes dans les zones d’habitats essentiels du caribou ainsi qu’une zone tampon entourant celle-ci couvrant au total plus de 2056 km2.
Quel est le comportement à adopter pour réduire le dérangement du caribou de la Gaspésie ?
-
Planifiez vos randonnées en vous informant des avis en vigueur et évitez les secteurs où la présence de caribous est rapportée;
-
Sortir en petits groupes (< 10 personnes);
-
Advenant la rencontre de caribous :
-
Restez à une distance respectable des caribous ou autres espèces fauniques (au moins 500 m) afin de prévenir les changements dans leurs comportements (ce sont des animaux sauvages et leur réaction est imprévisible !);
-
Reculez et changez de trajectoire/sentier;
-
Lors de vos observations de la faune, usez de discrétion et divisez votre groupe en sous-groupes plus petits (3-4 pers.) pour minimiser vos impacts;
-
Gardez le silence;
-
Ne jamais essayez d’approcher ou nourrir les animaux;
-
Rapportez tous vos déchets (incluant les déchets organiques, les animaux boréaux nemangent pas de bananes !)
-
-
Après votre sortie, si vous avez observé un caribou, rapportez l’information dans le formulaire d’observation du MELCCFP disponible sur internet et par le biais des codes QR présents sur les panneaux de sensibilisation caribous.
Ce guide des bonnes pratiques en montagne se veut un outil prenant en considération et voulant aller dans le même sens que les politiques, les plans d’action et les lois en place en lien avec le rétablissement du caribou de la Gaspésie. Il ne remplace en aucun cas les 3 mesures légales déjà mises en place par les gouvernements provincial ou fédéral en lien avec cette espèce.